Un compagnon fidèle et immuable : le mascara !

C'est dans le sillage des sombres nuits d'antan que la femme a trouvé un compagnon fidèle et immuable : le mascara.

Ce produit de maquillage a longtemps été un des éléments essentiels de la beauté féminine, et ce, depuis l'aube des temps. Au fil des siècles, le mascara a eu de multiples incarnations. Au début, c'était une fine poudre noire qui servait à rehausser le regard (Khôl). Ensuite, le mascara est devenu plus sophistiqué et s'est présenté sous forme de crayon, puis de bâtonnet et enfin sous sa forme liquide actuelle.

Toutes ces transformations ont renforcé l'importance du mascara dans le maquillage féminin. Il est devenu le moyen le plus pratique et le plus efficace pour rehausser le regard et donner du volume et de l'intensité aux cils.

 Mais le pouvoir du mascara ne s'arrête pas là.

Pour beaucoup de femmes, le mascara représente plus qu'un simple produit cosmétique. Il offre aux femmes une sensation de sécurité et de confiance en elle. Le mascara est un symbole de la beauté féminine.

C'est pourquoi le mascara est un produit qui a traversé les siècles et qui continu à exercer une influence profonde sur les femmes.

De l’histoire ancienne…

L’Égypte ancienne (3000 av JC) joue un rôle important dans la riche histoire du mascara.

Outre la reine Cléopâtre, l'Égypte ancienne est connue pour promouvoir l'utilisation de longs cils foncés.

Pour ce faire, les femmes égyptiennes utilisaient un "khôl" fait d'un mélange de graisse animale, d'antimoine et de suie. Le mascara était donc à l'origine de la poudre d'antimoine*, même si parfois les Égyptiens la remplaçaient par du liège brûlé.

Pour les Égyptiens, peindre la zone autour de leurs yeux servait de protection contre l'éclat intense du soleil, ce qui signifiait que tant les hommes que les femmes assombrissaient leurs cils.

 A partir de 753 av. à 476 après J.-C., les femmes de Rome utilisaient le « mascara » pour renforcer leurs cils et les empêcher de tomber, car on croyait que des cils luxuriants étaient un signe du caractère chaste d'une femme. Outre les pierres naturelles, les femmes romaines utilisaient tout, du bois de liège et des pétales de rose aux noyaux de dattes et aux cendres pour entretenir leurs cils.

Le moyen-âge voit s’effacer la mode les cils, les sourcils. Tout doit disparaître !

Ce n’est qu’à l’ère élisabéthaine de 1533 à 1603, que la tendance des cils teints, en écho aux cheveux colorés de la reine, a de nouveau le vent en poupe !

Bien que les l’Égypte ancienne ait été la première époque connue à utiliser le mascara, ce n'est qu'à l'époque victorienne, dans les années 1830, que la pratique d’intensifier les cils a vraiment été relancée. Les femmes victoriennes si élégantes et si raffinées, passaient des heures à s'habiller et à s'embellir.

Elles ont expérimenté de nombreuses recettes cosmétiques différentes ; les pommades à la rose, les mascaras et les eye-liners, mélangeant des cendres avec du sureau sur un feu chaud. Connues pour passer toute leur journée dans des rituels de beauté, elles ont créé leurs propres concoctions sans jamais les vendre !

Parfumeur de la reine Victoria, c’est Eugène Rimmel qui va changer les destin du mascara !

A l'essor de la formule telle que nous la connaissons…

 Le produit tel que nous le connaissons aujourd’hui est en effet développé au XIXe siècle, par un chimiste français nommé Eugène Rimmel, pour la reine Victoria à partir d’un distillat de pétrole, la vaseline qu'il a mélangée avec du charbon pour créer sa nouvelle formule de mascara.

 Mais attention, on est encore loin du tube de mascara que l’on connaît aujourd’hui ! À l’époque, il s’agit d’un bloc noir sur lequel il faut frotter un pinceau ou une petite brosse humide pour ensuite colorer et allonger les cils.

Le mascara entre dans l'histoire sous différents noms, mais entre autres sous le nom de « Rimmel », la marque qui commercialisait ce fameux produit qui sera l'un des tout premiers produits de cette famille.

 En 1915, un jeune homme d'affaires américain T.L Williams, alors âgé de 19 ans, voyant sa sœur Maybel utiliser un mélange maison pour assombrir ses cils, a l'idée de créer un produit commercial pour sublimer les yeux le « Lash-Brow », un mascara à base de poussière de charbon mélangée à de la vaseline. Son produit est vendu par correspondance sous le nom de société Maybelline, une combinaison du nom de sa sœur et de "Vaseline".

En 1917, celui-ci donne naissance au « cake » de mascara, premier produit cosmétique moderne à usage quotidien. Une formule fumée noire structurée avec un savon à l'huile de coco, enrichi en cires pour gainer les cils, avec un pigment pour conférer de la couleur.

Il faudra attendre 20 années de plus pour que le mascara évolue vers le mascara dit « automatique » comprenant un tube et un applicateur intégré avec le Mascara-Matic de Rubinstein (1939), qui devient, en 1964, le Long Lash : un mascara automatique, rechargeable et waterproof.

D'autres marques célèbres (Maybelline avec Ultra Lash en 1960 et Great Lash en 1970) feront de même pour populariser définitivement ce type de produit.

 Le tube révolutionne véritablement le mascara et change à jamais la façon dont nous l'appliquons et l'utilisons. Le mascara a finalement atteint l'objectif de maquillage ultime : il est devenu totalement sans effort. C’est l’accessoire de beauté indispensable qui a traversé les siècles et qui continue à offrir aux femmes un moyen simple et efficace pour rehausser leur regard.

*L’antimoine est une roche noire, qu’on broyait pour extraire un collyre appelé « khôl ».